• La fin d'un culte •

Le beau temps était revenu, et voilà trois jours qu’Hisaru chevauchait sur son cheval noir nommé Karasu. Il revenait d’une bataille contre des brigands, et avait été chargé de faire respecter le clan Amazaki sur ses terres, car depuis l’arrivé de sir Myoshi au pouvoir, les attaques et pillages de bandits se faisaient de plus en plus fréquents. Il avait envoyé ses hommes à Izumo, la capitale de Kashura, dans le but de les renvoyer auprès du seigneur Myoshi, son maître. Hisaru avait gardé avec lui deux hommes, ainsi qu’un de ses lieutenants, Shiiro. Les quatre hommes chevauchaient vers Shumo, ils avaient fort à faire là-bas. D’après des sources sures, un petit culte s’était formé au sein de cette cité, et leur mission était simple, arrêter ce culte, et ainsi éviter le schisme qu’il allait entraîner au sein de l’autorité du clan Amazaki tout entier. Ils arrivèrent à la ville de Shumo au crépuscule. L’air était frais, mais l’ambiance des rues chaleureuse. Hisaru se fraya un chemin tant bien que mal parmi la foule, il réussit à aller au point de rendez-vous convenue. Un homme devait les mettre au courant sur le culte, et il leur avait donné rendez-vous dans les jardins du temple. Ils arrivèrent tous les quatre à l’endroit convenue. La nuit était tombée, et le jardin était désert, Hisaru détestait attendre. Un sentiment de colère l’envahit quand il pensa soudain que le paria ne viendrait peut être pas, mais il se devait d’attendre, sire Myoshi lui même lui avait donné des ordres, il se devait de les exécuter à la lettre. Quelques minutes passèrent, Hisaru et ses hommes montèrent sur une terrasse en bois d’olivier, il observa alors le jardin de nuit, c’était si paisible, aucun son n’était perceptible, seul le brouhaha lointain de la ville en ébullition se laissait entendre, mais tout dans ce jardin laisser entrevoir une certaine prospérité. Après quelques minutes d’attente, le jeune seigneur de la guerre entendit des bruits de pas quelques mètres derrière eux, il se retourna et ses hommes l’imitèrent. Le paria apparut alors, c’était un vieil homme maigre, à l’apparence négligé, portant des vêtements en aillons, couvert de boue, et les soldats d’Hisaru ne purent retenir un regard emplis d’un certain dégoût à sa vue. Le paria s’agenouilla, et s’inclina le front contre les nattes, et le seigneur Amazaki lui fit signe de se relever, il s’exécuta. Il leur délivra sans attendre les informations reçues.

"Sire Amazaki, voilà quelques jours que j’attendais votre venue, c’est un honneur pour moi de pouvoir vous servir. Voici toutes les informations concernant le culte."

Le paria s’inclina et sortit de sa tunique un petit rouleau jaunâtre, qu’il tendit dans la direction du seigneur, la tête baissée, à l’évidence il devait avoir beaucoup de respect. Shiiro s’avança pour prendre le rouleau et le déroula, il le lus à haute voix pour faire un rapport à Hisaru. Ce culte n’était que négligeable pour le moment, il était composé de quelques parias qui s’étaient acoquinés avec des paysans. Il leur donna même le nombre de partisans et leur cachette, une terrible guerre civile allait pouvoir être obligé, leur mission était simple : éliminer ce culte tout en ne laissant aucune trace de son existence. Le paria consentit à mener les deux soldats au repère du culte. C’était clair et net, les guerriers allaient éliminer tous les partisans et mettre le feu à leur repaire, brûlant toute trace du culte. Le paria s’inclina et prit congé d’Hisaru, il fut suivit par les deux soldats. Quand tous trois eurent totalement disparut, le seigneur de la guerre ferma ses yeux quelques secondes, puis il les réouvrit et regarda Shiiro dans les yeux avec une expression de tristesse, le lieutenant comprit tout de suite…

Nous ne pouvons garder aucun témoin, aucune trace de ce culte. Quand nous aurons éliminé ce culte, donne une fin digne à ce paria.

"Sire, ce n’est qu’un paria, autant le brûler avec les autres, quelle serait la différence ?"

Il vient d’éviter un immense conflit, obéit, c’est tout.

"Sire Amazaki…"

Il s’inclinât respectueusement et partit à son tour. Hisaru se retrouva seul dans le jardin, c’était une belle nuit étoilé, avec un ciel dégagé et une lune magnifique. Le jeune homme descendit de la terrasse de bois pour se promener dans le jardin, sa mission allait bientôt être terminée. Il ressentait une pitié incommensurable pour ce pauvre paria qui allait être assassiné par des hommes à qui il venait de rendre un fière service. Mais après tout, ce monde avait toujours été plein d’injustices, et aucun seigneur de la guerre, aussi puissant soit il ne pourrait jamais rien y changer. Il marcha un peu et s’arrêta sous un saule, quelqu’un était sur ses talons. Hisaru crut un moment que c’était l’un de ses hommes, mais c’était impossible. Il s’arrêta devant un petit cours d’eau, le bruit du ruissellement couvrait tout autres sons, mais Hisaru avait cette ouïe particulière que détenaient tous les membres de sa famille. Certains l’avaient qualifié de monstre par le passé à cause de ce genre de dons. Il entendait bien distinctement la personne approcher derrière lui, et se décida à se retourner pour faire face à son interlocuteur. Il garda les mains le long de son corps et une expression neutre. Toutefois, il était prêt au cas ou il devrait dégainer sa lame pour se défendre en cas d’attaque, il se trouvait bien imprudent d’avoir envoyé tous ses hommes éliminer le culte, et de n’être sans protection. Mais il le sentait, aucune force de la nature n’avait prévu sa mort pour ce soir. Qui était la personne qui le suivait, il entendit soudainement les pas se stopper net, peut être était-ce un espion ? Dans ce cas là, il ne pouvait prendre le risque qu’il ait apprit quelque chose sur les schismes qui se formaient, et il se décida à lui parler.

Qui s’avance parmi les ombres, le respect simple exige que l’on se mette bien en vue, surtout quand on suit quelqu’un par la nuit.

Lu Bu avait tout entendu de la conversation. En effet, les arbres lui avaient parlé. Son don avait permis cette écoute discrète, tellement discrète que personne ne l’avait remarqué. Il y avait trois soldats, dont un paraissait être le leader de ce petit groupe. Un paria les rejoignit et tendit un rouleau jaune. L’arbre exposa les paroles de l’orateur, et les transmit à l’élu. Lu Bu remercia l’arbre du service rendu. Le leader, était apparemment un membre très important car ces deux partenaires l’appelaient Sire. Surement un chef ou quelque chose dans ce genre ce dit le jeune homme. Le chef du groupe se retrouva seul, les deux autres étant partis exterminer les gens attachés à ce culte. Lu Bu décida alors à surgir derrière le guerrier, à quelques mètres de lui. Son approche était très légère, aucun bruit ne se faisait entendre. Pourtant, le leader se retourna vers l’élu.

Qui s’avance parmi les ombres, le respect simple exige que l’on se mette bien en vue, surtout quand on suit quelqu’un par la nuit.

Mais, comment avait-il pu l’entendre ? Cette question trottait dans la tête du jeune guerrier. Maintenant, les deux hommes se tenaient l’un devant l’autre. Un duel ? Lu Bu n’avait aucune envie de se battre contre quelqu’un, contrairement à son habitude. Il le regardait de haut en bas.

Je me présente, Lu Bu. Le respect comme tu me l’a prétexté, n’est pas de tuer un homme dans le dos…

Le géant parlait en effet, de l’ordre qu’avait donné le chef : tuer le paria une fois la mission accomplie. Lu Bu vagabondait depuis déjà quelques années, à la recherche de personne pouvant le comprendre, l’apprécier. Il connut beaucoup d’hommes et de femmes, mais ceux-ci ne lui plaisait pas. Ils le côtoyaient juste pour sa puissance et sa carrure. Lui, ce qu’il voulait, c’est une personne l’appréciant pour ces valeurs, sa gentillesse…
L’homme en face de lui paraissait serein, sur de lui. L’élu ne voulait pas engager le combat, ni même le provoquer. Il voulait discuter, bavarder avec cet homme.

Le respect est une chose que je respecte aussi, mais je voulais en savoir un petit peu plus sur toi et ton groupe. Vous venez massacrer des innocents, cela ne me concerne pas. Mais si tu arrives à me convaincre, je te rejoindrais peut-être.

Lu Bu croyait qu’il était nécessaire pour eux. Sur de lui, comme à son habitude. Sa grande lance était accrochée dans son dos. Cette arme possédant des pouvoirs pourrait servir le petit groupe. L’élu était maintenant devenu un grand guerrier, avec une expérience aguerrie par de nombreux combats. Mais son principal atout en tant que combattant, c’était sa lance, nommée Mizate. Il n’a jamais connu la défaite par la passé, et cela ne risque toujours pas d’arriver car c’est aussi un grand négociateur. Il maniait très bien les orateurs, souvent en montrant et décrivant toutes ces qualités et surtout sa grande force.
Lu Bu attendait la, dans le jardin la réponse de l’homme en face de lui. Cependant, il prit sa lance dans ces mains, au cas ou, pour préparer une éventuelle défense en cas d’attaque.

Hisaru sourit, le géant qui venait de surgir n’avait pas l’air foncièrement mauvais, il n’aurait peut être pas à l’affronter. Pourtant l’homme avait saisit une lance, c’était donc un combattant de type moyenne distance. Cependant le jeune seigneur de la guerre resta impassible, ses bras le long de son corps, il ne songea même pas à dégainer son sabre, ni même à prendre une position de combat, les éléments qui l’entouraient n’avaient pas prévu sa chute pour aujourd’hui, il ne risquait rien. Le géant qui était en face de lui avait à l’évidence tout entendu, et il pourrait sans doute le répéter à quelqu’un. Ce n’était pas très important, mais ces informations pourraient créer quelques divergences au sein même de l’autorité du clan. Il se dit alors qu’il pourrait peut être l’éliminer pour supprimer tout témoin, mais il se sentait intrigué par cet homme. A l’évidence il ne savait pas à qui il avait affaire pour parler avec tant de familiarité, et c’était ce qui plaisait le plus à Hisaru. Il ne put retenir un petit sourire, puis il s’avança un peu vers l’homme, il se devait de se présenter sur le champs, voilà ce qu’était le respect, et par pure politesse, ne pas se présenter serait un affront. Il resta droit, l’air sur de lui, mais toujours avec un regard impassible, puis se décida à parler.

Je suis Hisaru Amzaki, seigneur de la guerre du clan Amazaki, ce n’est pas un massacre d’innocent, ce n’est que justice, quand au paria, il connaissait sans doute les risques de jouer aux espions.

Après s’être présenté, il regarda au dessus de l’épaule de son interlocuteur, personne ne semblait s’approcher d’eux, ils étaient seuls dans cet immense jardin, par cette magnifique nuit étoilée. Il regarda alors la lance du guerrier, était il réellement disposé à attaquer un seigneur de la guerre, et ainsi déclencher une guerre civil dans Kashura. Ce serait vraiment quelque chose d’idiot, car il serait mit en pièce par ses hommes si il était retrouvé. Il était clair qu’il n’était pas inconscient à ce point. Hisaru se sentait mal à l’aise de parler ainsi avec un homme armé, alors que lui même n’avait pas songé à sortir une arme. Il s’était sans doute dit qu’en cas d’attaque, ses prédispositions suffiraient pour se servir de l’environnement afin de défaire son adversaire. Il semblait tout de même redoutable, et Hisaru se dit qu’il valait mieux lui demander de baisser les armes.

Je n’ai aucune intention hostile vis à vis de vous… Vous pouvez ranger ceci.

Après ces mots, il fit un petit sourire amical. Son interlocuteur était à peine visible grâce à la clarté de la lune, et il se demandait bien qui il était en réalité, il semblait grand, robuste, et assez puissant. Hisaru devait l’admettre, l’homme qui était en face de lui l’impressionnait. Il fit quelques pas sur le côté, cet homme venait de proposer ses services, mais il avait l’air de l’ignorer, toutes personnes vivant dans les villes de Kashura devait allégeance au clan Amazaki, qu’ils le veuillent ou non. En vue des prochaines actions que le jeune guerrier allait mener, un guerrier de plus ne serait pas de refus, mais il ne savait pas si c’était un piège ou autre. Qu’un guerrier arrive comme ça au beau milieu de ce jardin et en pleine nuit, le rencontrant totalement par hasard, et lui proposant ses services était louche. Peut être était-ce un signe du destin, en tous les cas, Hisaru ne devait pas baisser sa garde comme ça, il devait d’abord s’assurer que les intentions de l’homme n’étaient pas dangereuses pour lui, pour son clan, pour ses projets. Il le regarda alors de ses yeux perçants, et resta droit, debout, autour d’eux une ambiance mystique régnait, c’était les aptitudes d’Hisaru, il s’enfermait dans un environnement bien à lui, pour pouvoir se défendre en cas d’attaque, d’un simple regard il pourrait ainsi commander une contre-attaque élémentaire. Il voulait en savoir plus sur cet homme, et si il s’était présenté, ce n’était pas seulement pour offrir ses services au seigneur de la guerre, Hisaru lui sourit à nouveau et resta debout, droit et fière, le regard las en attendant une réponse de la part du géant.

Lu Bu avait maintenant comprit pourquoi les deux soldats accompagnant le jeune homme l’appelaient Sire. C’était un chef de guerre, mais pas de n’importe quel clan : les Amazaki. Le géant, quant à lui, venait d’une branche parallèle du même clan, mais très peu connue dans le monde. Seul une poignée de personnes connaissait l’existence de son clan. Cet homme le savait-il ? Ces paroles rappelaient quelques souvenirs à l’élu, sa mère et son père qu’il avait lâchement quittés. Mais cette disparition lui avait permis de posséder un don, un grand pouvoir qui avait fait de li ce qu’il était aujourd’hui.
Hisaru avança vers Lu Bu. Apparemment, celui-ci ne voulait pas combattre. Il prit alors sa lance, et la rangea dans son dos, délicatement. Le jeune homme en face de lui semblait se questionner. C’est vrai que l’élu avait proposé ces services sans que personne ne lui demande quelque chose, ni même sans connaitre ces personnes.

Je suis en quelque sorte lié à votre clan. Aider un parent sera une grande fierté pour moi, surtout si je regarde votre rang.

Lu Bu ne pouvait en dire plus. C’était une sorte de déserteur ayant quitté sa famille, ces amis. Et Hisaru pouvait le considérer comme un traitre. Le chef du clan Amazaki ne semblait pas inquiet par la situation. Lui aussi possédait une arme : un sabre. Il ne l’avait pas sorti pour se défendre au cas où. Le géant pensait qu’il était plus diplomate et habitué à donner des ordres qu’à combattre. En effet, Hisaru n’avait pas accompagné ces deux partenaires pour exterminer les gens croyant à ce fameux culte.
D’après ces connaissances, Lu Bu savait que ce jeune homme étant devant lui, pouvait, par le biais de la pensée et de quelques gestes, influer sur la nature autour de lui. Le géant lui, ne le pouvait pas mais pouvait le contrer à tout moment car il savait parler à cette même nature. Un combat ne donnerait rien. Les deux personnes utilisaient le même système de combat. De plus, c’était un chef de guerre, soit par sa grande intelligence pour trouver rapidement une stratégie, soit par sa maitrise au combat. Malgré sa taille normale, Hisaru impressionnait Lu Bu. Il possédait des qualités et de bonnes valeurs d’après les premières impressions qu’avait faites l’élu. Malgré son statut et la force qu’il dégageait, Lu Bu ne désirait pas être à la place du jeune homme. Son statut ne lui donnait aucune liberté car celui-ci était constamment sous les ordres du chef du clan. Lu Bu quant à lui aimer la liberté, l’apprécier chaque jour.

Appartenir à un clan doit être contraignant, connais tu réellement la liberté ?

Cet homme était d’une grande noblesse. Le respect qu’il montrait envers son orateur plaisait à Lu Bu. Il voulait faire connaissance car Hisaru avait des valeurs qu’il appliquait comme un grand homme.

Le respect émanant de votre personne est impressionnant. Pour ma part, je ne fais parti d’une branche parallèle au Amazaki. Mais mon destin m’a guidé sur le chemin de la solitude pour trouver puissance et pouvoir. Je ne possède ni maitre, ni esclave, je suis le seul maitre de ma destinée.

Lu Bu en avait dit un peu plus sur lui, mais aussi sur son clan. Il ne savait pas comment Hisaru allait réagir sur les origines du géant, mais il s’en moquait un peu. Soit il serait reconnu comme un traitre, soit comme un parent par celui-ci. La conversation entre ces deux personnes pouvait prendre fin et laissait place au combat dans le premier cas, mais elle pouvait également continuer si Hisaru voulait en savoir plus.
Mais la curiosité du géant était grande car l’homme en face de lui était un grand homme, comment avait-il pu devenir cet homme ? Lu Bu avait une idée. Il se mit à parler dans un langage incompréhensible. C’était la langue des arbres. Seul lui connaissait cette langue. Il questionna les arbres sur le passé de Hisaru, espérant qu’ils savaient quelque chose. Les arbres se parlaient entre eux et communiquèrent les renseignements à l’élu. Le jeune homme avait passé toute son enfance ici, à Shumo. Un homme lui avait enseigné l’art de combattre au sabre. D’après la nature, Hisaru était un fort combattant dans cet art. Lu Bu voyait en lui un grand adversaire, mais aussi un sorte de cousin éloigné, une sorte de famille. Mais un renseignement intrigua le géant : Hisaru avait une femme. Il voulait en savoir plus sur elle, et surtout sur eux, leur relation… Apparemment, ils vivaient une histoire d’amour. Le géant s’interrogeait. Cet homme n’avait peut-être que peu de liberté vis-à-vis de son clan, mais il connaissait l’amour, avait une famille, en clair, il n’était pas seul contrairement à Lu Bu.
L’élu restait là, en attendant la réponse de Hisaru, espérant connaitre un peu plus cette personne.

Qu’un homme juge sa liberté l’amusait beaucoup. Il était Hisaru Amazaki, grand seigneur de la guerre du clan Amazaki. Il vaquait ou bon lui semblait au cœur du continent, et ce quelque soient les ordres de ses supérieurs. Il était réellement libre comme l’air, impossible de le tenir en cage. Il était appelé dans bien des campagnes le guerrier voyageur, un surnom bien basique, mais qui révélait sa nature de voyageur. Hisaru aimait les choses qui ne stagnaient pas. Il fit quelques pas en direction de cet homme, lui qui semblait à cheval sur la politesse, semblait aussi avoir un certain respect, et le jeune shogun aimait ça. Il s’arrêta à environ dix mètres, les deux hommes se regardaient dans les yeux, il aurait été facile de démontrer les capacités, de ce que son père avait baptisé le Crépuscule. A cette distance, il lui aurait été très facile d’utiliser son don, mais il tenait tout particulièrement à l’économiser, de plus il ne jugeait pas utile de réduire cet homme au silence, il avait l’air d’être un homme respectueux, et fort, et Hisaru avait besoin de ce genre d’homme pour ses noirs desseins. Il devait agir vite, de toute manière tout était prêt, il pouvait passer à l’action dès qu’il l’aurait voulut. Mais pour l’instant, il préférait jouer le rôle du seigneur de la guerre docile et négligeable pour son seigneur, dans le but de créer un effet de surprise incommensurable. Il s’arrêta devant Lu Bu à quelques mètres de lui et lui adressa un sourire, il ferma ses yeux, puis ferma ses poings, les serrant très fort. Des racines de bambous sortirent un peu partout autour d’eux, tournoyant en poussant. Il était en train de faire naître des bambous tout autour d’eux, des cerisier suivirent, tout autour d’eux, quelque chose se forma, comme une prison naturelle. Hisaru réouvrit les yeux, et relâcha son étreinte, il regarda autour d’eux l’air satisfait. Puis il adressa un sourire amical et rassurant à son interlocuteur.

Je suis totalement libre de mes mouvements et de mes actes… Et bientôt, je n’en serais que plus libre…

Après ses derniers mots, un peu d’amertume se dessina dans ses yeux, puis il se retourna, marchant parmi ses créations, il était inutile de l’attaquer dans cette prison de Bambous mêlé de cerisiers qui s’était formé autour d’eux, l’homme ne pourrait pas manier sa lance, de toute manière il ne semblait pas ici pour. Hisaru arriva alors devant le lac du jardin qui s’offrait à eux, quelle vision magnifique, la lune et sa clarté se dessinaient sur la surface de l’eau, et un peu plus loin on pouvait voir un héron voleter à la surface de l’eau. Hisaru entendit alors des bruits de pas non loin, il se retourna et marcha de son éternelle démarche impétueuse, en direction de la terrasse de bois en hauteur. Quand il passa à la hauteur de Lu Bu il lui jeta un regard amusé, puis lui fit signe de le suivre. Ainsi ils étaient parents, il devait alors posséder des facultés insoupçonnées comme lui même en possédait. Ils marchèrent dans ce jardin en cette belle nuit étoilé, ce ciel dégagé ne pouvait que provoquer un bon présage. Une fois arrivé sur la terrasse de bois, il se mit à marcher sur les nattes finement taillées. Trois hommes arrivèrent, c’étaient ses hommes, les deux guerriers semblaient indemnes, et le lieutenant n’avait qu’une égratignure sur le visage. Ils furent surpris par la présence de Lu Bu, et rapidement le lieutenant se plaça à la droite du seigneur de la guerre comme pour le protéger en cas d’attaque. Hisaru fit signe de baisser la garde, cet homme n’était pas dangereux, et n’avait du moins aucune intention hostile. Le lieutenant fit son rapport après quelques instants de silence, le culte était réduit à néant, et le paria avait trouvé une mort honorable, ils pouvaient donc quitter Shumo. Hisaru eut un petit sourire, puis il s’avança vers l’escalier quittant la terrasse de bois, tournant sa tête vers les autres personnes présentes, il les regarda avec enthousiasme.

Notre travail ici est terminé, nous pouvons retourner à Izumo, le seigneur Myoshi attend sans doute de nos nouvelles… Tu peux venir avec nous aussi si tu le souhaite…

Il avait dit ses dernières paroles à Lu Bu en lui adressant un regard confiant, et en sachant pertinemment que si ce dernier tentait la trahison, il serait tué presque instantanément. Il se retourna, et attendit que son lieutenant soit à ses côtés, pour quitter la terrasse de bois, et ainsi partir vers Izumo.

Le jeune homme s’approcha alors du géant, ferma ces yeux et créa une sorte de prison constituée de bambou et d’arbres en tous genres. Lu Bu souriait, mais était toujours sur ces gardes. Cette technique pouvait l’empêchée de fuir ou de faire de grands gestes comme il doit le faire avec sa lance. Mais Hisaru ne semblait pas hostile. Il adressa un sourire à l’élu puis prit la parole.
Cet homme était donc aussi libre que Lu Bu, et il le serait encore plus ? Les derniers mots étaient clairs. Celui-ci voulait tentait une révolte contre son propre clan, contre sa propre famille. Mais le géant voulait en savoir plus, il désirait connaitre les raisons pour lesquelles il agirait ainsi. Peut-être cela l’aidera mieux à comprendre sa fuite dans son passé. Il ne le savait pas. Il suivit Hisaru sur une terrasse fait de bois, et trois hommes apparurent devant eux. Un, s’interposa entre les deux hommes comme pour défendre le seigneur de guerre. Les deux autres se tenaient à ces cotés. Hisaru fit un signe et l’homme revint en position normal. Ces trois hommes semblaient fidèles à leur seigneur. Ils firent leur rapport : le culte avait totalement était dissous, le paria tué. Lu Bu pensa alors à la rencontre entre lui et Hisaru. Le seigneur de la guerre du clan Amazaki se retourna alors, et annonça son départ. Cependant, il proposa à l’élu de le suivre pour rejoindre la capitale du pays, Izumo. Cette ville, d’après les informations de Lu Bu était possédée et contrôlée par le clan Amazaki. Lu Bu avait comprit les projets du seigneur, et ne savait pas quoi en penser. Massacrer sa propre famille lui semblait impensable, tout comme l’idée d’une rébellion. Mais le géant n’avait foi qu’envers ces valeurs : le respect, l’amitié et l’amour. Même si il ne connaissait que le respect il voulait trouver ce lien qu’est l’amitié, tout comme l’amour. Il voulait aussi en savoir plus sur Hisaru, son parcours, sa femme, sa famille… Il le regardait alors en souriant :

Sachez que je ne sers personne. Je suis mon propre maitre, mais si vos causes sont miennes alors je combattrais à vos cotés.

Lu Bu avait remarqué que le jeune homme l’avait tutoyé. Un manque de respect vis-à-vis de l’élu ? Non, ce seigneur n’avait que ce mot à la bouche, respect, respect… Il pensa alors aux liens d’amitié. Un début ? Il ne le savait pas, mais cela l’intriguait beaucoup, et voulait partager plus de son temps avec lui.
Mais il y repensa, au fameux plan de Hisaru. Celui-ci voulait prendre le contrôle du clan, mais comment ? Attaquer le seigneur directement serait beaucoup trop dangereux car il y aura ces fidèles qui le protègeront. Mais Lu Bu n’oubliait pas que le jeune homme en face de lui était le seigneur de guerre de ce clan, un homme puissant lui aussi. Ces contacts devaient être nombreux et l’allégeance des gardes devaient surement lui appartenir.
La lune était pleine, et l’eau paraissait être le miroir du ciel. Les étoiles brillaient, aucuns nuages ne cachaient leur brillance. C’était tout simplement beau. Les cinq hommes partirent alors en direction de la capitale pour rencontrer l’homme le plus puissant du clan Amazaki : le seigneur Myoshi.

[Hrp: petit, désolé mais pas d'inspiration pour la fin du Topic]